Il s'était allongé au sommet, la patte ballottant dans le vide, la tête reposée contre son antérieur, décrivant des s avec sa queue. Lorsqu'il avait vu son promontoire pour la première fois, il s'était mit à trembler d'excitation: voilà qu'un tel endroit existait! Pourquoi ne lui en avait-on jamais parlé? Visiblement ravi d'avoir découvert l'endroit lui-même, il passa par-dessus les longues défenses d'ivoire, s'agrippa l'orifice oculaire se hissa en son front, et, d'un habile mouvement de hanche, atteint enfin le sommet du colosse. Il s'était ensuite mit à gambader en cercles, à tâter la résistance de l'os, et, lorsqu'il fut enfin satisfait s'était laissé tomber sur le ventre pour bailler à s'en décrocher la mâchoire. Un sourire béat flottait sur ses lèvres. On lui avait dit que cet endroit avait été déserté de ses occupantes il y avait bien longtemps. Alors pourquoi ne pas sonder un peu le terrain pendant qu'il y était? Bien que l'idée d'explorer suffisait à le motiver, l'idée de se lever, elle, ne lui plaisait guère. Ainsi il passa encore de longues minutes, assoupi, à vrombir comme un moteur, profitant de ces quelques instants de farniente en dehors de la Termitière. Ses yeux s'ouvrirent alors, deux billes opalescentes dans la noirceur des lieux.

Milo se roula sur le flanc, se laissant ensuite choir en bas du Crâne, retombant sur quatre pattes adroites. Ceci fait, il s'étira prestement, et se mit à trottiner, se glissant dans la poussière, enjambant une défense pour épier au delà: s'étendait sur des lieues divers autres crânes ( moins imposants que celui au sommet de la colline )nombre de côtes qui s'enchevêtraient entre elles, formant un sentier. Milo escalada la défense, et, sans tergiverser, s'arracha du sol dans un bond, retombant en bas de sa colline, dans un lit d'ossements. Il se mit à rire, visiblement amusé par les nombres de possibilités qui se présentait devant lui. Il aurait immergé dans ce lac de côtelettes s'il n'avait pas entendu un sifflement. Un sifflement comme il n’en avait jamais entendu. Interloqué, il délaissa sa décharge de restes pour s'enfoncer un peu plus loin, suivant de son oreille le son précaire du sifflement. Plus il s'en approchait, moins il l'entendait. C'est alors qu'il ne l'entendit plus.

Ses yeux s’agrandirent et son sourire s'affina. Il se mit même à trembler.


[ Cimetière d'Éléphants, Grotte ]
- Qu'est-ce que c'est que ça... il avait alors lâché, voyant les cratères dans le sol cracher des colonnes d'une vapeur inconnue. C'en était trop: Milo se mit à caracoler furetant d'yeux émerveillés les saillies dans les murs, les La lumière qui dansait et les ossements éparpillés un peu partout. Mais plus important encore étaient les fameux cratères: ses pupilles s'étaient dilatés après en avoir vu un tousser du vent. Il s'en était approché, avait noté qu'autour d'eux y voletait un air chaud.

Il jeta un bref regard circulaire, à la recherche d'un cratère en particulier. Enfin il réussit à en trouver un, bouché par ce qui semblait être une plaquette de Pierre. Ses pupilles se réduisirent à une mince fente.
Il s'empressa d'y sauter, s'arc-boutant à la pierre, arrondissant son dos. Il remua sa croupe. Il entendit le cratère grommeler, puis, il le sentit se contracter.
_{- Inspirer...}
Il s'y crispa.
- EXPIRER!
Le cratère souffla de toutes ses forces, propulsant le lionceau et sa pierre dans les airs. Son hilarité se répercuta contre les parois de la grotte.

Héhéhéhéha HAH HAH HAHAHAHA!!!

Il se jeta en bas de sa plaquette de pierre pour rouler-bouler au sol, toujours secoué de son rire.
- Pfffha ha haha ! Trop fort! La plaquette, quant à elle, retomba contre le cratère, le bouchant de nouveau. Milo, se tordait toujours de rire.