[ Pridelands, la Savane ]

Il y avait, en cette journée, plusieurs raisons de se réjouir. D’abord, la température était excellente. Kiara n’aurait pas pu demander mieux. Un ciel sans nuage, un soleil éclatant et une légère brise. Quoi que la légère brise pouvait être considérée comme un ennuie lorsque l’on essaie de chasser. S’il fallait que le vent change de direction et apporte aux gazelles son odeur, la partie serait terminée avant d’avoir commencée. Mais le vent n’était pas sa plus grande préoccupation. La jeune lionne avançait, accroupit, concentrée, tentant de ne faire qu’un avec la terre, comme le lui avait apprit Kovu. Ce fougueux lion était une autre des raisons qui faisait en sorte que la journée était merveilleuse : sa seule présence suffisait à Kiara pour être heureuse et oublier tous ses ennuies. Il l’observait, elle le savait. Il voulait voir si elle apprenait bien, si elle avait fait des progrès. Et bien, elle allait le lui montrer! Elle aurait aimé – aurait trouvé plus amusant – de le prendre, lui, par surprise, de lui bondir dessus pour lui prouver qu’elle le pouvait. Mais il ne se laissait pas faire aussi facilement. Un jour, probablement, elle pourrait s’en venter.

Cette scène avait un petit côté familier. Cela lui rappelait sa première chasse seule. Celle-là c’était mal terminée, et elle avait apprit que son père ne l’avait pas réellement laissée seule, parce qu’il ne lui faisait pas encore confiance. Aujourd’hui était différent. Du moins, il lui semblait que Timon et Pumbaa était moins souvent dans les parages quand elle partait se promener. Peut-être Kovu remplaçait-il aisément ses deux baby-sitters, aller savoir !

Penser à tout ça la déconcentra. Et comme la première fois, une branche céda sous sa patte avant. Évidemment, il n’en fallu pas davantage pour alerter la meute qui partit en flèche. Suivit de Kiara, qui tenta de les rattraper. Vaine tentative pour sauver la face. Maintenant à l’arrêt, elle donna un coup de patte dans une roche qui traînait, manifestant ainsi son mécontentement. Mais ce sentiment s’effaça bien vite. Puis, se retournant pour marcher en direction de Kovu, elle décida de garder la tête haute, lui interdisant ainsi tout commentaire sur sa piètre performance.